Et 8, et 19 et 26 : tiercé gagnant en mars ?

Publié le par Michel

Trois dates d’appel à la grève et à l’action. Trois intersyndicales. Et au moins un sujet de grande importance commun. Tout cela pour le même mois. Comment est-ce possible ? Et comment l’expliquer ?

Dans le cadre d’une intersyndicale confédérale, un appel clair à la grève féministe a été lancé pour le 8 mars 2024. La question salariale, envisagée au moins sous les angles de l’inégalité des salaires entre les femmes et les hommes, et celui des bas salaires des secteurs féminisés, est un des thèmes incontournables de cette journée.

Dans le cadre d’une intersyndicale professionnelle, celui des trois versants de la Fonction publique, un appel à la grève sur les salaires a été lancé pour le 19 mars.

Dans le cadre d’une intersyndicale au niveau national, un appel à l’action des organisations de retraité·es a été lancé pour le 26 mars, sur la question des pensions de retraite. Qui sont du salaire. Et où le niveau de pensions des femmes est d’une actualité indiscutable, notamment après le nouveau recul de l’âge légal de départ en retraite, venant s’ajouter aux effets catastrophiques des précédentes réformes impactant en priorité les femmes.

Tout au long des 6 mois de manifestations et de grèves en 2023 sur le sujet de la retraite, les équipes syndicales ont reçu, à la CGT mais aussi dans d’autres organisations syndicales, tracts, brochures, formations avec des quantités d’arguments, de chiffres et de courbes. Tout ce contenu venant des confédérations et des fédérations visait à démontrer les liens salaires – pensions de retraite – situation des femmes. Tout ce travail n’a tout de même pas vocation à s’arrêter à la lutte contre le passage à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite !

Et bien malgré ces questions qui convergent de manière évidente, malgré la connaissance suffisamment à l’avance de la préparation de la grève féministe du 8 mars, on a trouvé le moyen d’ajouter deux autres journées d’action et/ou de grève à celle-ci, le même mois. Ce qui va fort logiquement affaiblir le 8 mars.

Et tout cela a été décidé naturellement : « ça coule de source ». Quel message est envoyé aux salarié·es et aux retraité·es, au-delà du cercle militant ?

Que le 8 mars, c’est pour les femmes.
Que les salaires des fonctionnaires ne les concernent qu’elles et eux.
Que les retraité·es n’ont rien de commun avec des salarié·es au sujet de leurs pensions.

Comment a-t-on pu en arriver là, après 6 mois de manifestations et de grèves interprofessionnelles et intersyndicales en 2023 ?

Chacune et chacun apportera sa réponse.

Mais une chose est certaine : c’est affligeant.