30 novembre : grève féministe générale en Euskadi
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À l’appel du Mouvement féministe d’Euskal Herria (Pays Basque), dans la partie située sur l’Etat espagnol, en juin de cette année, cela fait 5 mois qu’une grève générale féministe se prépare par un travail commun entre organisations du mouvement social : mouvement féministe, syndicats, associations de retraité·es et de familles de résident·es de maisons de retraite, etc. Cet appel s’adresse aux femmes comme aux hommes. Cette longue préparation devrait garantir le succès d’une grève qui serait historique.
La revendication principale de cette grève porte sur le système de soins au sens large (cuidados, qu’on pourrait traduire par care ou « du soin et du lien). Les organisations syndicales ELA, LAB, STEILAS, ESK, EHNE, ETXALDE et CGT rejoignent, dans une déclaration commune, le diagnostic et les revendications du Mouvement Féministe de Euskal Herria. C’est là le fruit d’un travail commun depuis 3 ans.
Quelques revendications
Il s’agit de construire un droit collectif « aux soins », en transformant la situation actuelle, et gagner un système public digne, comme par exemple :
- reconnaître et garantir l’universalité d’un droit aux soins dignes ;
- en finir avec la privatisation et la sous-traitance, qui ont pour conséquence de maintenir dans la précarité (bas salaires, etc.) ces secteurs très majoritairement féminisés
- renforcer et développer le service à domicile ;
- travailler les soins de manière transversale : éducation, santé et au travail ;
- réduire le temps de travail sans réduction de salaire, pour garantir des temps de soins apportés aux autres ;
- redistribuer les soins pour que les hommes les prennent aussi en charge.
Mais autant le Mouvement féministe que les organisations syndicales ont voulu pointer le fait que cette initiative dépasse le seul cadre productif (au sens traditionnel du terme). En effet, l’arme de la grève doit être utilisée autant sur les lieux de travail que pour tous les travaux de soins non rémunérés et rendus invisibles, parce que majoritairement réalisés par les femmes.
De très nombreuses initiatives sont prévues
Ce long travail de préparation laisse penser que la mobilisation sera massive. Ainsi, plus de 1500 comités d’entreprise ont décidé de relayer la grève. Des initiatives sont prévues dans plus de 100 municipalités et quartiers. Plus d’une vingtaine de manifestations se dérouleront ce jour-là, dont quatre massives dans les capitales de chacune des provinces (Bilbao, Saint-Sébastien, Pampelune et Vitoria).
Il faut espérer que cette initiative, preuve qu’une campagne se prépare sur de longs mois et ne s’improvise pas, servira d’exemple, et montrer ce qu’il est possible de faire, en particulier dans les secteurs féminisés.
Mais une des conditions de la réussite réside dans un travail commun entre associations et syndicats, régulier, dans un cadre permanent d’échanges et d’actions. Cela suppose que, et dans le mouvement féministe, et dans le mouvement syndical, la question des alliances soit intégrée comme un point stratégique.